mardi 13 décembre 2011

Oasis historique de Gafsa



L’oasis de la Kasba couvre environ 700 ha et fait partie de 2000 ha d’oasis limitrophes à la ville de Gafsa (Kasba, Sud-Ouest et Ksar). Sa création remonte à des temps les plus reculés de l’histoire. Elle est entièrement liée à cette ville , dont l’ancien nom Capsa tire son origine de la civilisation Capsienne.Elle doit son existence à de nombreuses sources naturelles qui jaillissaient de la nappe profonde dite nappe de Gafsa-Nord. Sur les plus importantes sources les Romains ont construit des piscines encore existantes.
Dans l’oasis, on pratique une grande diversité de cultures et on élève plusieurs espèces animales .En plus de cela , existent d’autres espèces de la faune et de la flore ne présentant pas d’intérêt économique directe pour la population , mais faisant partie de l’écosystème. Les cultures sont conduites en 3 étages :
*      Une première étage formée par les palmiers,
*       Une seconde étage formée par les oliviers, figuiers, grenadiers et autres arbres fruitier
*      Une troisième étage qui concerne les cultures au sol (cultures fourragères et maraîchères).
 Ici, le taux d’intensification des cultures est parmi les plus élevés des oasis tunisiennes. Cette grande biodiversité a été possible par l’effort humain qui a su capter les eaux des sources, les diriger, les partager et qui n’a cessé de bonifier la terre. Par ce microclimat appelé « effet oasis », il a été possible de faire face à un climat désertique par un effet adoucissant permettant de pratiquer plusieurs cultures.

Comme beaucoup d’oasis du Maghreb, l’oasis Kasba est une plaine en légère pente pour permettre l’écoulement gravitaire des eaux d’irrigation et un drainage naturel. Vu de dessus, elle se présente comme une grande tache de verdure très luxeriante et très collée et par endroits même imbriquée dans la ville.

 L’irrigation traditionnelle de l’oasis se faisait à partir des sources naturelles actuellement taries d’où l’eau s’écoulait en permanence par gravité dans des rigoles en terre et passe de parcelle en parcelle selon un tour d’eau. Chaque parcelle disposait d’un temps d’irrigation. L’unité de mesure de ce temps était le Gadous (45 mn).

Pendant la colonisation des forages ont été crées en plus de ces sources. Depuis 1991, l’administration a introduit un nouveau système d’irrigation sous pression au moyen d’un réseau enterré et a crée de nouveaux forages ce qui s’est traduit par l’accroissent de prélèvements sur la nappe de Gafsa-Nord et le payement de l’eau. L’eau d’irrigation d’un débit d’environ 405 l/s, provient actuellement de 4 forages irriguant directement l’oasis (105 l/s) et d’un réseau commun avec les oasis de Ksar et Sud-Ouest qui collecte les eaux provenant de 12 forages (240 l/s sont affectés à la Kasba). Tous les forages captent la nappe profonde de Gafsa-Nord. Actuellement l’oasis a un déficit en eau de l’ordre de 40 l/s.

La gestion actuelle de l’eau d’irrigation se fait par une Groupement d’Intérêt Collectif dont les membres sont lettrés, ont un directeur technique , un local et tienne une comptabilité. L’agro-système oasien traditionnel mis en place a été le résultat d’une grande ingéniosité des oasiens caractérisée principalement par :

http://www.asmgafsa.org.tn/sipam_oasis_gafsa/images/bouton.jpg Une maîtrise de captage, de transport et de répartition de l’eau.
http://www.asmgafsa.org.tn/sipam_oasis_gafsa/images/bouton.jpg Le recours à des outils de travail de sol adaptés (Mesha, Marchem, …).
http://www.asmgafsa.org.tn/sipam_oasis_gafsa/images/bouton.jpg La diversification des espèces et des variétés cultivées de sorte que l’oasien puisse assurer une meilleure satisfaction des besoins alimentaires de sa famille (même si les oasis étaient déficitaires en céréales et viande) et valoriser plusieurs produits pour les besoins domestiques (habitat, meubles, …).
http://www.asmgafsa.org.tn/sipam_oasis_gafsa/images/bouton.jpg Les cultures annuelles sont pratiquées dans des petites cuvettes pour mieux maîtriser l’eau d’irriguer, la répartir et l’économiser. L’évolution socio-économique des temps modernes a certes introduit une mutation des systèmes de cultures surtout au niveau des cultures annuelles, mais la bio-diversité de l’oasis reste encore son point fort.

Celle-ci continue à assurer à l’oasien des rentres d’argents et des produits d’autoconsommation durant presque toute l’année. Ainsi les cultures annuelles permettent une production quotidienne. Les productions arboricoles sont étalées : des abricots en avril et mai, puis mûrissent les figues, la vigne, les dates et enfin on récolte les olives.

En plus de leurs activités dans l’oasis, les Gafsis propriétaires dans l’oasis et de tout temps sédentaires ont pu se consacrer à des activités culturelles et scientifiques. Ainsi Gafsa a connu des savants comme Ibn Mondhour connu pour son œuvre en linguistique arabe. L’oasis a marqué la culture des Gafsis dans divers domaines (habitat, meubles, vannerie, cuisine raffinée et riche, tissage, peinture, chants, …) et les arbres nobles de l’oasis (Olivier et palmier) sont souvent présents dans les peintures et dans la culture écrite et orale (exemple de quelques proverbes) De point de vue de l’organisation sociale, les organisations coutumières ont disparu et les relations de solidarité se sont beaucoup relâchées.

Les nouvelles institutions existantes sont l’association des irriguants (GIC) , la coopérative de services agricoles, mais également l’Omda (responsable de la plus petite unité administrative) les services techniques agricoles et l’union locale des agriculteurs. De façon générale, il n’y a pas une réelle vie associative , et ce malgré l’existence de l’association de sauvegarde de la ville de Gafsa , très dynamique de façon générale , mais limitée par les moyens pour initier des actions au niveau de l’oasis qui demande a été dynamisée.

L’accès à la principale source naturelle commence à poser un problème. Certes, le GIC assure en général de façon relativement satisfaisante la gestion de l’eau d’irrigation, mais les conflits entre les oasiens sont parfois existants.

La nappe de Gafsa-Nord commence à connaître des prélèvements supplémentaires dus à l’accroissement des besoins en eau potable pour la ville de Gafsa. La population des Gafsis propriétaires dans l’oasis a beaucoup augmenté et l’oasis ne peut plus assurer leur auto suffisance et dégager des revenus assurant le minimum vital.

Ainsi la pluriactivité s’est développée. Malgré cela, l’oasis continue à jouer un rôle important. Pour certains , elle assure leur principale source de revenu ; et pour d’autres, elle dégage un revenu d’appoint. Une partie des productions agricoles est auto-consommée et (ou) stockée (huile, dattes, mais, olives, légumes, fruits, lait, viande).
 Ceci assure aux oasiens une relative sécurité alimentaire en quantité et en qualité.
 Biens et services assurés par l’oasis Kasba :
 L’oasis assure une multitude de produits qui ont été cités mais également des services. L’oasis assure une fonction environnementale en conservant la bio-diversité en faisant écran aux effets du climat désertique et a la désertification .
 L’oasis est un lieu de détente pour les familles résidant en ville.
 C’est le poumon de la ville de Gafsa .


1 commentaires:

aymen_sdayria a dit…

شكراً جزيلاً على هذا الموقع الإلكتروني الذي يظهر فعلاً مميزات قفصة و تاريخها العظيم و الذي للاسف لا يعرفه معظم التونسيين، موقع محترف من الناحية الجمالية وكذلك من ناحية المحتوى .... اتمنى لكم مزيد التألق و النجاح :)

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